Maquette Flyhawk sortie en 2019, plastique injecté + laiton + PE
Agincourt est l'orthographe anglaise d'Azincourt, la grande victoire anglaise de la Guerre de Cent Ans sur les chevalier français en 1415.
Le cuirassé Agincourt, le "Gin palace", a une histoire assez particulière;
En 1911 le Brésil commanda aux chantiers britanniques un cuirassé, le Rio de Janeiro "avec le plus de gros canons possible" pour impressionner l'Argentine et le Chili dans ce qui était alors une course aux armements entre ces trois pays. Un grand cuirassé avec pas moins de 7 tourelles doubles de 305mm (record du monde) fut mis en chantier.
En 1912 l’essor apporté par le "boom du caoutchouc" entraina une inflexion de la politique brésilienne, coïncidant avec un réchauffement des relations avec l'Argentine. Le projet du Rio de Janeiro fut abandonné et le navire, toujours en construction, vendu à l'Empire Ottoman et rebaptisé Sultan Osman I. Les turcs avaient un autre cuirassé en construction en Angleterre : le Reşadiye.
Quand la Grande Guerre éclata en 1914 les deux cuirassés étaient achevés et le gouvernement anglais les saisit pour la Royal Navy sans rembourser la Turquie qui avait payé la totalité de la commande. Une sérieuse crise diplomatique s'ensuivit et poussa les ottomans dans le camp allemand vers lequel ils penchaient déjà.
Le Reşadiye fut rebaptisé HMS Erin et le Rio de Janeiro devint l'HMS Agincourt. Celui-ci avait changé deux fois de nationalité avant même de toucher l'eau.
Si les britanniques récupéraient un cuirassé de plus face aux allemands, l'Agincourt leur posait un problème de mise en œuvre, avec son armement plus grand que les autres cuirassés.
De plus, sa protection n'était pas aux normes de la Royal Navy, les brésiliens ayant demandé un allègement pour disposer de plus de confort pour les quartiers des officiers et de l'équipage. Ce sont ces aménagements spacieux qui ont probablement inspiré le surnom de "Gin Palace". Par exemple, le carré des officiers mesurait 26x18m, bien plus grand que tout ce que les britanniques connaissaient.
L'emploi des sept tourelles principales étaient très spectaculaire : lors des premiers tirs en salve unique les témoins sur les autres navires eurent l'impression que le cuirassé explosait et celui-ci tremblait violemment jusque dans les fonds.
L'Agincourt passa la Guerre en patrouilles et entrainement mais participa à la bataille du Jutland durant laquelle il tira 144 obus de 305mm et 111 de 152mm sans marquer un seul coup au but.
En 1918 le gouvernement essaya sans succès... de le revendre au Brésil. Il fut finalement vendu en 1922 et devait être impérativement démoli avant 1925 en application du Traité de Washington. Comme la démolition n'était pas encore engagée, l'Amirauté le fit couper en deux pour satisfaire au traité et il fut démoli peu après.
_Bruno
Agincourt est l'orthographe anglaise d'Azincourt, la grande victoire anglaise de la Guerre de Cent Ans sur les chevalier français en 1415.
Le cuirassé Agincourt, le "Gin palace", a une histoire assez particulière;
En 1911 le Brésil commanda aux chantiers britanniques un cuirassé, le Rio de Janeiro "avec le plus de gros canons possible" pour impressionner l'Argentine et le Chili dans ce qui était alors une course aux armements entre ces trois pays. Un grand cuirassé avec pas moins de 7 tourelles doubles de 305mm (record du monde) fut mis en chantier.
En 1912 l’essor apporté par le "boom du caoutchouc" entraina une inflexion de la politique brésilienne, coïncidant avec un réchauffement des relations avec l'Argentine. Le projet du Rio de Janeiro fut abandonné et le navire, toujours en construction, vendu à l'Empire Ottoman et rebaptisé Sultan Osman I. Les turcs avaient un autre cuirassé en construction en Angleterre : le Reşadiye.
Quand la Grande Guerre éclata en 1914 les deux cuirassés étaient achevés et le gouvernement anglais les saisit pour la Royal Navy sans rembourser la Turquie qui avait payé la totalité de la commande. Une sérieuse crise diplomatique s'ensuivit et poussa les ottomans dans le camp allemand vers lequel ils penchaient déjà.
Le Reşadiye fut rebaptisé HMS Erin et le Rio de Janeiro devint l'HMS Agincourt. Celui-ci avait changé deux fois de nationalité avant même de toucher l'eau.
Si les britanniques récupéraient un cuirassé de plus face aux allemands, l'Agincourt leur posait un problème de mise en œuvre, avec son armement plus grand que les autres cuirassés.
De plus, sa protection n'était pas aux normes de la Royal Navy, les brésiliens ayant demandé un allègement pour disposer de plus de confort pour les quartiers des officiers et de l'équipage. Ce sont ces aménagements spacieux qui ont probablement inspiré le surnom de "Gin Palace". Par exemple, le carré des officiers mesurait 26x18m, bien plus grand que tout ce que les britanniques connaissaient.
L'emploi des sept tourelles principales étaient très spectaculaire : lors des premiers tirs en salve unique les témoins sur les autres navires eurent l'impression que le cuirassé explosait et celui-ci tremblait violemment jusque dans les fonds.
L'Agincourt passa la Guerre en patrouilles et entrainement mais participa à la bataille du Jutland durant laquelle il tira 144 obus de 305mm et 111 de 152mm sans marquer un seul coup au but.
En 1918 le gouvernement essaya sans succès... de le revendre au Brésil. Il fut finalement vendu en 1922 et devait être impérativement démoli avant 1925 en application du Traité de Washington. Comme la démolition n'était pas encore engagée, l'Amirauté le fit couper en deux pour satisfaire au traité et il fut démoli peu après.
_Bruno
Dernière édition par bgire le Mer 8 Mai 2024 - 17:15, édité 1 fois